Je suis médiatrice agréée par la Commission Fédérale de médiation en matière familiale, civile, commerciale et sociale et je travaille dans ce cadre de manière indépendante et au sein de l’asbl TRIALOGUES (même si les consultations ont systématiquement lieu à mon bureau).

Ma matière de prédilection est la médiation familiale que je pratique dans toutes ses composantes : divorce, séparation, hébergement d’enfant(s), choix d’école, enlèvements d’enfants, rupture de contacts entre enfants et parents, communication entre les parents, aspects alimentaires (contribution et pension alimentaires), liquidation de régimes matrimoniaux ou partage des biens, droits aux relations personnelles avec les grands parents, successions, révision des contrats de mariage, redéfinition des règles de la vie commune, …

En tant que médiatrice agréé, je travaille soit seule, soit en comédiation avec un autre médiateur, psychologue de formation. Ce duo psy/juriste est précieux à la fois dans les situations difficiles ou à forte composante émotionnelle ou lorsque les aspects à traiter relèvent plus de l’ordre psychologique que juridique. Il permet en effet, sans verser dans la thérapie, de comprendre plus rapidement l’origine du conflit et d’être plus efficace dans l’élaboration de solutions pratiques qui permettront de le résoudre. La complémentarité des approches interdisciplinaires s’avère en effet particulièrement opportune pour dénouer bon nombre de situations conflictuelles. Elle offre également la possibilité, le cas échéant, et avec l’accord des deux parents, d’entendre les enfants en toute sécurité dans le cadre de processus de médiation.

Outre une supervision en systémique que je suis depuis plus de dix ans, je suis également formée en accompagnement à la parentalité et en intervention en hauts conflits familiaux, pour aider les parents, au-delà de la séparation et des tensions, à se comprendre, à se refaire confiance, à définir entre eux les règles éducatives qu’ils souhaitent transmettre à leurs enfants ou à voir comment faire avec des règles éducatives différentes. En d’autres termes, je les aide à trouver un mode de fonctionnement au niveau de leur coparentalité, en tenant compte de leurs différences.

Le processus de médiation permet aux personnes en conflit de définir entre elles une solution sur-mesure et satisfaisante pour chacune d’elle, qui peut ensuite être homologuée en justice. Le rôle du médiateur est d’aider les personnes à atteindre cet objectif, de manière neutre, impartiale et confidentielle. Cette solution sera trouvée lorsque les personnes en conflit auront pu comprendre ce qui est réellement important pour chacune d’entre elles, pour ensuite pouvoir créer leur solution qui prendra en compte les besoins qu’elles ont exprimés.

A côté de ma qualité de médiatrice, je suis également formatrice en médiation et responsable de la formation qualifiante des futurs médiateurs chez TRIALOGUES. Cette qualité de formatrice en médiation me contraint avec beaucoup de plaisir à être continuellement informée de toutes les nouveautés en la matière, ce qui renforce ma pratique, laquelle alimente à son tour les formations que je dispense.

Vous souhaitez un peu plus d’explications sur la médiation ? Alors les lignes qui suivent sont faites pour vous…

Quand un être humain est confronté à une difficulté (par exemple, une séparation et les conséquences que cela implique), il voit immédiatement les solutions qui pourraient y être apportées. C’est un réflexe sain et naturel. Le conflit surgit lorsque les deux personnes qui se séparent n’ont pas les mêmes solutions à apporter.

Ainsi, prenons l’exemple d’un couple qui se sépare, où chaque personne imagine une solution. Si A souhaite que la solution à adopter soit une pomme et que B souhaite que ce soit une poire, naît un conflit qui devra être résolu.

La négociation : la voie suivie de manière instinctive

Dans cette situation de conflit, les personnes ont naturellement tendance à vouloir opter pour une négociation, c’est-à-dire à entrer dans une discussion où A et B vont chacun tenter de démontrer à l’autre que « leur solution » est la meilleure et que celle de l’autre doit être abandonnée. Dans le meilleur des cas, elles arriveront à un compromis acceptable.

Une négociation est en effet un processus qui permet à deux personnes en conflit de trouver un compromis, à la faveur de concessions réciproques, selon des techniques que nous pouvons qualifier de « compétitives ».

Dans ce type de processus, on cherche surtout à imposer ses critères à l’autre, plutôt que de prendre en compte les critères de l’autre et tenter ensuite de trouver une solution commune.  On a tendance à utiliser des menaces, des arguments multiples, des accusations, des intimidations, et on limite au maximum les informations que l’on donne par rapport à nous souhaitons réellement, préférant souvent partir d’une demande « maximale et exagérée » pour finalement obtenir quelque chose proche de ce que l’on souhaite.

En outre, aucune partie n’écoute en réalité l’autre ou ne tente de comprendre son point de vue. Ce que l’autre dit est uniquement entendu pour « préparer sa réponse ». Pendant que l’autre est en train de parler, on ne l’écoute pas mais on est occupé à imaginer ce que l’on va lui répondre, comment l’on va déconstruire son argumentation, et comment l’on va ensuite lui démontrer que l’on a raison ; et vice versa. Le dialogue auquel on aboutit est donc généralement un dialogue de sourds où seule compte la force de persuasion. On pourrait donc représenter une négociation par une sorte de bras de fer entre les deux protagonistes.

Les émotions des parties sont par ailleurs rarement entendues par l’autre, et a fortiori peu ou pas reconnues -voire même ces émotions ne sont même pas explicitement verbalisées. Ceci rend impossible la compréhension de ce qui est réellement important pour l’autre et dès lors toute recherche d’une solution qui pourrait convenir aux deux parties, quoiqu’elle puisse être différente de que ce qui avait été imaginé par elles au départ.

Ainsi, si A veut obtenir pomme mais que B veut avoir une poire, A et B vont discuter pour tenter d’imposer chacun leur solution, pour convaincre l’autre du bien-fondé de leur position, pour faire peur à l’autre, pour l’intimider afin qu’il cède. Ils finiront par trouver un compromis entre une pomme et une poire, sans doute une compote pomme/poire.

Selon la force de persuasion de l’un ou de l’autre, selon la tendance à céder plus ou moins facilement de l’un ou de l’autre, la pertinence des arguments, l’éventuel état de fragilité dans lequel l’un d’eux se trouve, etc., le compromis obtenu sera une compote à tendance majoritaire de pommes ou de poires. Mais dans les deux cas, il y a de fortes chances que tant A et B soient frustrés puisque A n’aura pas obtenu une pomme et que B n’aura pas eu sa poire.

On a généralement tendance à dire dans ces situations de conciliation, qu’un bon accord est un accord où les deux parties sont mécontentes car cela implique qu’elles ont toutes les deux fait des concessions. Certes, c’est une manière de voir les choses, mais il est possible de trouver des accords où les deux parties sont satisfaites. Ce qui sera le cas dans la médiation.

En matière familiale, une négociation « type » pourrait se traduire par l’exemple suivant.

Marie et Charles se séparent. Ils ont deux enfants (Alix, 6 ans et Jules, 1 an) et ne parviennent pas à s’entendre sur les modalités d’hébergement de ceux-ci. Marie souhaite en effet héberger les enfants à titre principal –Charles les ayant un week-end sur deux et éventuellement le mercredi- ; tandis que Charles tient absolument à les héberger une semaine sur deux.

Dans le cadre d’une négociation, Marie et Charles devraient trouver un compromis entre leurs positions respectives. Selon la force de persuasion de leurs avocats, de leurs intransigeances, de la fragilité personnelle des parties, l’un va plus céder que l’autre. A cela vont s’ajouter les émotions ressenties par chacun qui, quoiqu’étrangères aux enfants, et non exprimées dans la négociation, seront bien présentes à l’esprit des ex-partenaires au moment où ils négocient. Dans notre exemple, Charles se sent un peu coupable d’avoir quitté Marie pour une autre femme alors que Jules était encore petit ; il a par ailleurs lui-même été fragilisé par le divorce « à couteaux  serrés » de ses propres parents lorsqu’il était enfant. De son côté, Marie est très blessée par l’abandon de Charles et humiliée qu’il soit parti avec une autre femme, au point que cette souffrance l’empêche de faire la moindre concession.

Compte tenu des paramètres, cette négociation risque très probablement d’aboutir à un résultat où Marie « gagnera » plus que Charles en ce qu’elle aura les enfants la majorité du temps –puisque sa position est plus « forte »-, tandis que Charles, de son côté, ne pourra pas les héberger une semaine sur deux.

Toutefois, même si Marie obtient ce qu’elle souhaite, sa souffrance n’en sera pas moindre pour autant et il est fort probable qu’elle ne puisse même pas reconnaître les concessions faites par Charles. Quant à Charles, il aura le sentiment d’avoir fait une concession importante, sans doute dans l’espoir d’apaiser la situation –qui ne sera cependant nullement améliorée par ce geste-, et il risque fort dans l’avenir, par réflexe, de « se braquer » sur des petites choses qui au quotidien finiront par détruire encore plus leurs relations parentales.

En réalité, ce qui pose souci dans cette manière de régler le conflit, c’est que les deux parties sont sur « position », c’est-à-dire que, confrontées à une difficulté (dans notre exemple, l’hébergement des enfants), elles imaginent une solution (pour Marie, un hébergement principal ; pour Charles, un hébergement égalitaire) qu’elles voient comme la seule et unique possibilité pour résoudre la difficulté qu’elles rencontrent. Se limiter à ces positions rend impossible un débat plus profond et plus constructif où on irait chercher ce qui est important pour les parties dans la solution qu’elles ont imaginée.

La médiation

La médiation présente cet avantage qui est absent dans une négociation. Elle va en effet, avec l’aide et la compétence du médiateur, amener les parties à se distancer de leurs positions et de leurs solutions de départ, pour les inviter à réfléchir à ce qui se cache derrière celles-ci.

Ainsi, si on reprend l’exemple de Charles et Marie, le médiateur va les aider chacun à comprendre et à verbaliser ce qui est important pour eux derrière leurs positions.

En quoi est-ce important pour Marie d’héberger ses enfants à titre principal ? Marie répondra que Jules est encore fort petit et qu’il est important pour lui d’avoir un contact plus intense avec sa maman ; que pour elle, être séparée une semaine entière de ses enfants est une situation douloureuse, surtout que pour l’instant elle est elle-même fragilisée par la séparation ; qu’elle a besoin d’un peu de temps pour elle et de respect du rythme de Jules, qui est peut-être différent de celui de sa sœur Alix.

Le médiateur interrogera aussi Charles sur ce qui est important pour lui lorsqu’il demande à pouvoir héberger ses enfants une semaine sur deux. Charles répondra que malgré les difficultés de couple qu’il a vécues avec Marie et sa décision de la quitter, il aime ses enfants ; qu’il veut continuer à avoir sa place de père auprès d’eux ; qu’il craint qu’avec la séparation, il ne soit coupé de ses enfants –crainte d’autant plus forte que Jules est encore très petit et qu’il a peur de pas pouvoir instaurer une véritable relation avec lui s’il ne le voit pas.

Une fois que chacun aura pu exprimer ce qui est important pour lui (que l’on appelle en médiation, « les besoins »), le médiateur va s’assurer que chacun a entendu et compris les besoins de l’autre. Comprendre les besoins de l’autre, ne signifie pas être d’accord avec ceux-ci, ni renoncer à ses propres besoins, mais implique simplement d’essayer de se mettre à la place de l’autre pour comprendre la manière dont lui perçoit la situation –même si cette perception est totalement différente de celle que chacun ressent. On travaille donc dans une optique « intégrative », et non « compétitive » comme dans une négociation traditionnelle, puisque l’on va tenir compte, à égalité et sans rien exclure, de ce qui est important pour chacun.

Le médiateur va alors lister, dans deux colonnes (la colonne de Marie et la colonne de Charles), les besoins qui ont été exprimés par chacun et compris par l’autre.

Il va ensuite les inviter à un exercice de « brainstorming » qui consiste à demander à Charles et à Marie d’imaginer de manière abstraite, sans engagement aucun, différentes pistes de solutions (que l’on appelle en médiation, « les options ») qui pourraient permettre de répondre aux besoins exprimés par chacun d’entre eux. Cet exercice permet d’ouvrir « le champ des possibles » par la créativité, et donc d’avoir d’autres solutions que celles imaginées au départ –mais des solutions qui tiennent compte spécifiquement de ce qui est important pour les parties.

Ainsi, il est probable que parmi les options, on retrouve :

  • un hébergement principal chez Marie mais pour une période limitée –qui lui permettrait d’accuser le coup de la séparation-, à l’issue de laquelle, Charles se verrait reconnaître un hébergement plus important ;
  • des modalités d’hébergement différentes pour Alix et pour Jules qui permettraient de tenir compte de leur rythme et de leurs besoins différents ;
  • des modalités d’hébergement plus ou moins égalitaires mais par petites périodes pour éviter de trop longues séparations avec Marie ;
  • une combinaison de l’une ou de l’autre, ou des trois options émises précédemment ;
  • des modalités d’hébergement où Charles verrait souvent ses enfants, mais sans forcément les héberger la nuit, pour qu’un contact important avec leur maman puisse aussi être maintenu (par exemple, les reprendre certains jours à la crèche et à l’école et les garder jusque 18 heures);

 

Charles et Marie devront ensuite voir quelle option serait la meilleure pour chacun d’eux afin qu’un accord puisse être trouvé. Ce sont en effet les parties qui trouvent et choisissent la solution à adopter à leur conflit, et non le médiateur qui l’impose.

Cet accord sera un accord « win-win », non pas parce que chacun à ce qu’il souhaitait au départ, une pomme pour Marie et une poire pour Charles, mais parce que la solution retenue (par exemple, une fraise) répond aux besoins exprimés par chacun.

Cet accord pourra ensuite être homologué par le Tribunal de la famille, ce qui confèrera à l’accord, la même valeur qu’un jugement.

 

En outre, cette manière de procéder laisse la possibilité aux émotions, qui sont très présentes et exacerbées dans une séparation, d’être exprimées, écoutées, entendues, et comprises ; ce qui conduit nécessairement à un apaisement de la situation, aussi douloureuse fût-elle.

Elle montre aux personnes qu’au-delà de leurs différends et de leur souffrance, elles sont capables, avec l’aide d’un professionnel, de trouver des accords qui leur conviennent.

Elle leur rappelle qu’un dialogue est possible et qu’un dialogue sera encore possible demain lorsqu’un nouveau litige les opposera (tel que le choix d’une école, par exemple).

En d’autres termes, la médiation permet que le conflit soit traité de manière plus approfondie afin d’assurer une réelle évacuation de celui-ci (et non un traitement superficiel de la difficulté, tel que cela sera souvent le cas dans le cadre d’une négociation).

La médiation se base dès lors sur les principes de ce que l’on appelle la négociation intégrative ou la négociation raisonnée qui permettent d’aboutir à des accords « win-win » parce que les besoins de chacun ont été rencontrés. Il n’y a plus ici un gagnant et un perdant, mais deux gagnants.

Et la comédiation ?

La comédiation est un processus de médiation, tout à fait identique à celui qui vient d’être exposé, mais qui est mené par deux médiateurs, au lieu d’un seul. C’est l’une des spécificités de l’asbl TRIALOGUES.

Le fait qu’il y ait deux médiateurs n’implique pas que chacun des partenaires aurait un médiateur qui représenterait ses intérêts. Les médiateurs restent neutres et impartiaux, ou plutôt « multi-partiaux » (c’est-à-dire qu’ils tentent de comprendre au mieux et d’être au plus proche de chacune des parties), et ils travaillent dans l’intérêt de chaque membre du couple.

Par contre, ces médiateurs offrent une complémentarité qui permet soit d’aller plus loin encore dans la résolution profonde du conflit, soit d’apporter plus de confort aux médiés.

Ainsi, si les médiateurs ont des formations différentes, leurs approches interdisciplinaires permettent de dénouer des situations très conflictuelles, en travaillant le conflit et les émotions en profondeur.

Lorsque je travaille en comédiation, dans le cadre d’un duo psys/juriste, nos formations différentes permettent à la fois d’avoir une grande précision juridique dans les accords trouvés, mais aussi de déployer les outils nécessaires pour faire émerger les émotions difficiles et pour parvenir à les traverser afin que les personnes puissent construire une nouvelle dynamique pour le futur.

D’autre part, indépendamment des approches interdisciplinaires des médiateurs, la comédiation peut aussi apporter plus de confort aux médiés, que ce soit par une dynamique « homme/femme », par un médiateur habilité à travailler avec des personnes en grande souffrance psychique, par la connaissance de langues différentes par les médiateurs qui pourront être utilisées dans le processus de médiation, …

En outre, ces médiateurs étant des personnes différentes, quelle que soit leur formation, elles auront nécessairement un vécu, une expérience personnelle, une manière de percevoir la conjugalité qui seront différents et qui permettront de susciter des réflexions plus profondes qui enrichiront la médiation.

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